Cela peut sembler étrange au premier abord, mais les scientifiques ne savaient pas quels facteurs déterminaient la flottabilité de nos étrons. Il a été suggéré, mais non prouvé, que c’était la graisse, ou la teneur en lipides, qui déterminait si les déchets organiques s’enfoncent dans le fond de la cuvette ou restent en l’air. Nagarajan Kannan, de la Mayo Clinic (États-Unis), et ses collègues ont étudié la question et publié les résultats de leur enquête dans Scientific Reports.

Le rôle du microbiote est crucial pour la flottabilité des étrons.

Ces résultats s’appuient sur les recherches initiales menées dans les années 70 par Michael Levitt, un gastro-entérologue américain qui a réfuté la croyance répandue et prouvé que c’était la teneur en gaz, et non en lipides, qui faisait flotter un étron d’adolescent. D’où provenait le gaz ? Levitt pensait que ces écoulements pouvaient provenir de bactéries.

À l’époque, le contenu bactérien de notre estomac était inexploré et ce n’est que ces dernières années que les scientifiques ont reconnu l’importance de notre microbiote et des millions de microbes qu’il contient. Cependant, l’instinct de Levitt était juste, comme le groupe de Nagarajan Kannan l’a démontré une demi-année après. L’équipe avait remarqué que les souris de laboratoire dépourvues de microbiote produisaient toujours des étrons qui coulaient, alors que la majorité des souris normales étaient capables de rester à la surface.

Considérons-nous la flottabilité de notre caca comme un indicateur de notre santé ?

Pour le vérifier, les chercheurs ont injecté les bactéries présentes dans les excréments d’une souris normale ainsi que celles de deux patients en bonne santé dans l’estomac de souris qui n’avaient pas de microbiote. Résultat : la majorité des fèces des souris flottaient. Un examen approfondi a révélé que les selles étaient riches en Bacteroides Ovus et Bacteroides uniformis, deux espèces bactériennes connues pour leur implication dans la production de méthane et, plus important encore, pour leur lien avec la fréquence des flatulences chez les humains.

La question subsidiaire est la suivante : la flottabilité de notre caca est-elle un indicateur de notre santé ? Préférez-vous avoir un caca qui coule plutôt qu’un caca qui flotte ? Les chercheurs admettent qu’ils ne sont pas en mesure de répondre à cette question pour le moment, sachant qu’elle dépend surtout de la nature des bactéries qui produisent le gaz. La prochaine étape de leurs recherches tentera de définir et de catégoriser les différentes espèces productrices de gaz, et de déterminer leurs liens avec notre alimentation.

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