Des chercheurs ont découvert un lien entre la migraine et les modifications de l’espace périvasculaire du cerveau. Cela pourrait conduire à une amélioration du diagnostic, voire à un nouveau traitement.

La possibilité d’une nouvelle cause pour la migraine ? Des chercheurs de l’université de Californie du Sud ont examiné le cerveau de patients souffrant de ce type particulier de maux de tête. Ils ont découvert des changements dans les espaces périvasculaires. L’étude initiale utilise l’IRM à ultra-haute résolution. Elle pourrait permettre la création de nouvelles techniques de traitement et de diagnostic.

Une personne sur quatre est touchée par la migraine. Personnes dans le monde.

La migraine est une maladie neurodégénérative qui touche jusqu’à 15 % de la population mondiale. En France, de nombreuses études épidémiologiques sur la migraine sont menées. Dans le pays, jusqu’à 7 millions de personnes souffrent de cette maladie chaque jour. Les femmes sont plus sensibles à cette maladie que les hommes. Les cas les plus fréquents concernent les personnes âgées de 20 à 50 ans. Toutefois, les personnes âgées et les enfants peuvent également être touchés.

Les personnes souffrant de migraines souffrent de maux de tête intenses qui se manifestent par des crises. On distingue les crises de migraine sans aura des crises de migraine avec aura. La crise de migraine sans aura se définit par des maux de tête modérés à sévères qui peuvent être graves à modérés. En l’absence de traitement, les symptômes peuvent durer entre 4 et 72 heures. Les crises sont généralement fréquemment accompagnées de nausées et de vomissements. Parfois cependant, elles peuvent également provoquer une sensibilité accrue à la lumière et aux sons. Les personnes qui souffrent de ce type de migraine peuvent également ressentir une gêne d’un côté de la tête. Elles peuvent avoir l’impression de « sentir » les battements de leur cœur dans leur tête. La douleur peut devenir si intense que la personne qui en souffre est obligée de s’allonger.

Les crises de migraine qui provoquent une aura surviennent chez 20 à 30 % des patients. Le mal de tête est souvent précédé ou causé par des troubles neurologiques temporaires et réversibles. Il s’agit notamment de troubles sensoriels, visuels, moteurs et du langage.

Les espaces périvasculaires cérébraux sont les zones qui entourent les vaisseaux sanguins dans le cerveau. Ils pénètrent dans le parenchyme du cerveau. Ils sont remplis de liquide céphalo-rachidien. Ils sont généralement situés dans les ganglions de la base, dans la substance blanche du cerveau et dans le tractus optique. Ces zones périvasculaires jouent un rôle dans l’élimination des toxines et des déchets hors du cerveau. On sait que toute modification du volume de ces espaces peut entraîner des maladies comme la démence et le déclin cognitif.

Dans leur article du 23 novembre dans TheRadiological Society of North America , les chercheurs ont tenté d’établir le lien entre les migraines et l’espace périvasculaire cérébral. Pour ce faire, ils ont utilisé l’IRM à ultra-haut champ 7T. Cette technique permet d’obtenir des images du cerveau avec une résolution supérieure aux autres types d’IRM. Dans ce contexte, 7T est le mot utilisé pour décrire le 7 Tesla. Il s’agit de l’unité de mesure de l’intensité des champs magnétiques. Grâce à cette « haute résolution », les chercheurs ont pu examiner les modifications microvasculaires qui se produisent lors des crises de migraine.

Cette technologie a permis de réaliser des scanners cérébraux sur 25 participants à l’étude, âgés de 25 à 60 ans. Parmi eux, 10 souffraient de migraines chroniques et 10 autres de migraines intermittentes sans aura. Les 5 participants restants ne souffraient pas de migraine.

Un lien possible avec la matière blanche profonde du cerveau.

Les chercheurs ont pu estimer la taille de l’espace périvasculaire pendant les crises. Ils ont également pu évaluer la possibilité de micro-saignements cérébraux, et recueillir diverses données cliniques. Celles-ci comprennent la durée et l’intensité des crises ainsi que les symptômes ressentis par les participants, et l’absence ou la présence de tout trouble associé.

Les scientifiques ont observé des changements significatifs dans le cerveau des migraineux. Ils ont effectué une comparaison statistique entre des sujets témoins sains et des migraineux. Les résultats ont montré que les migraineux souffrant de migraine chronique ou intermittente présentaient des espaces périvasculaires significativement plus étendus dans le semiovale central. En outre, l’étendue de ces espaces élargis chez les migraineux est liée au degré de profondeur de la substance blanche.

Pour les deux types de migraine (chronique et épisodique), les chercheurs ont découvert que les espaces périvasculaires étaient généralement plus grands. Ils ont également découvert que les lésions de la substance blanche étaient significativement liées aux espaces périvasculaires plus grands. Cela pourrait indiquer que des différences dans la taille de ces espaces pourraient entraîner des lésions de la substance blanche.

Les chercheurs ont émis l’hypothèse suivante. Les différences dans les espaces périvasculaires chez les migraineux par rapport aux témoins sains pourraient être dues à un dysfonctionnement du système lymphatique. Ce système facilite l’élimination des déchets du système nerveux par les canaux périvasculaires.

À l’avenir, les résultats de cette recherche pourraient conduire à la création de nouvelles méthodes de diagnostic des migraines, ainsi qu’à la création de nouveaux traitements.

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